Éditorial
Aujourd’hui, quasiment personne ne peut s’imaginer voyager dans un véhicule non climatisé par une journée d’été caniculaire. Et pourtant : il y a trente ans, c’était la norme dans les trains, lorsque la flotte des CFF se composait majoritairement de voitures dites unifiées I et II. Pour se rafraîchir, il n’y avait alors qu’une seule solution : abaisser les fenêtres et apprécier le vent de la course. En hiver, ce n’était guère mieux : les parois étaient froides au toucher en raison de la mauvaise isolation, les fenêtres n’étaient pas étanches et les chauffages à résistance sous les sièges réchauffaient surtout les pieds.
Clairement, les véhicules de transport public sont devenus plus confortables, grâce à une meilleure isolation et à des systèmes de chauffage, de refroidissement et de ventilation sophistiqués. Le grand défi aujourd’hui est de maintenir le confort des véhicules à tout moment, mais sans pour autant gaspiller de l’énergie. Baisser la température ambiante en hiver serait une mesure simple, mais elle ne doit pas entraîner une perte de confort pour les passagers. Deux projets récents menés par différentes entreprises ferroviaires avec le concours de la Haute école de Lucerne (HSLU) dans le cadre du programme SETP 2050 ont montré que la majorité des passagers ne trouvent pas les véhicules trop froids lorsque la température ambiante est abaissée de 3 degrés. Une baisse générale de cette ampleur permettrait d’économiser jusqu’à 38 GWh d’énergie électrique par an, ce qui correspond à la consommation d’énergie de 9500 maisons individuelles typiques avec quatre personnes. L’Union des transports publics recommande maintenant aux entreprises de transport d’envisager une baisse permanente de la température ambiante.