A côté de la mobilité électrique, les véhicules fonctionnant à l’hydrogène sont un instrument également susceptible de contribuer à la décarbonation du trafic. L’Office fédéral des transports (OFT) a récemment donné son feu vert à des essais avec un bus à hydrogène. Il a aussi mandaté des études pour faire le point sur les perspectives de cette technologie dans les transports publics.
L’OFT soutient des essais dans le domaine de l’hydrogène
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© VBL
Dans le domaine des technologies liées à l’hydrogène, des progrès techniques ont été réalisés ces dix dernières années. L’exploitation de véhicules utilisant cette source d’énergie paraît aussi possible dans les transports publics à moyen terme. C’est la raison pour laquelle l’OFT vient d’homologuer un bus à hydrogène. Il s’agit d’un véhicule de démonstration qui est mis à la disposition de diverses entreprises de transports publics en Suisse. Ces dernières peuvent l’essayer à tour de rôle, pour des courses avec ou sans passagers. Une démarche analogue est prévue ultérieurement avec un bus à hydrogène d’une autre marque.
Dans le cadre du programme Stratégie énergétique des transports publics 2050 (SETP2050), l’OFT a commandé deux études sur le potentiel de l’hydrogène dans les transports publics (P-199 et P-155 cf liens ci-dessous). Les auteurs y passent en revue les avantages et inconvénients de deux types de bus à hydrogène - à pile à combustible (FCEB) et à combustion interne (H2ICEB) - par rapport aux bus diesel et électriques.
Hydrogène pour les plus longs trajets
En termes de performance technique, tant les bus électriques que les bus à hydrogène sont adaptés pour des distances journalières courtes, généralement des trajets en milieu urbain. Cependant, les bus à hydrogène sont plutôt adaptés aux longues distances, au-dessus de 250 km par jour, ou aux trajets avec des dénivelés importants, par exemple en montagne. En effet, les bus à hydrogène ont une plus grande autonomie que les bus électriques, lesquels ont besoin de batteries lourdes et de grande taille pour disposer de suffisamment de capacité. La technologie à hydrogène pourrait donc servir à terme à remplacer une partie de la flotte diesel utilisée actuellement dans le trafic régional.
Le frein principal à l’adoption des technologies à hydrogène réside toujours dans la production d’hydrogène, qui reste un processus complexe, énergivore et coûteux, a fortiori si on n’utilise que de l’hydrogène vert. Encore aujourd’hui, l’achat d’un bus à hydrogène FCEB est deux fois plus cher qu’un bus diesel tandis que les coûts d’exploitation sont au moins 10% à 20% plus élevés. Mais d’après une des études, les bus à hydrogène H2ICEB, sur l’ensemble de leur cycle de vie, coûteront moins cher que les bus électriques. De plus, la solution de la combustion interne n’implique pas forcément l’achat d’un nouveau véhicule : il est possible de conserver le bus d’origine et de simplement remplacer ou convertir son moteur diesel en un moteur à hydrogène, accompagné d’un système de stockage d’hydrogène.
La question de l’opportunité de recourir à l’hydrogène comme alternative aux énergies fossiles ne se limite pas aux bus. Des réflexions sont aussi menées dans d’autres domaines, par exemple pour la navigation ou les chantiers ferroviaires.
Camions à hydrogène aussi soutenus L’OFT et d’autres entités de la Confédération soutiennent aussi la propulsion à hydrogène dans le domaine du transport de marchandises. Ainsi, à l’instar des camions électriques, ceux à hydrogène sont exemptés de la redevance sur le trafic des poids lourds (RPLP) quand bien même ils génèrent également des coûts externes en raison de leur utilisation du réseau routier, de leur contribution aux embouteillages et de leur impact sur l'environnement. Selon la nouvelle loi sur le CO2 en consultation jusqu’au début avril, cette exemption devrait être prolongée jusqu’en 2030, afin que le secteur des transports bénéficie d’une sécurité de planification pour de tels investissements. |
P-199 Etude du potentiel de l’hydrogène dans les TP/Rapport final
P-155 Motorisation à l’hydrogène des bus de transport public/Rapport final
OFT Actualités no 98 avril 2022)
