175 ans de chemins de fer : des tâches qui évoluent

Il y a 175 ans, le « Spanisch-Brötli-Bahn » était le premier train à circuler en Suisse. Au début, ce moyen de transport servait principalement au développement économique et à la défense nationale. De nouvelles tâches se sont ajoutées au fur et à mesure. La « Perspective RAIL 2050 » met désormais l’accent sur la protection du climat.

 

Voyageurs et contrôleur de billets dans la gare RBS à Berne dans les années 1960
Depuis les années 1960, les chemins de fer reçoivent des indemnités financières pour leurs tâches de service public.
© RBS

Après la mise en service du « Spanisch-Brötli-Bahn » il y a 175 ans, le chemin de fer a connu un développement rapide en Suisse. L’intérêt de desservir le pays avec ce mode de transport était grand, car il permettait de répondre à des besoins importants. « Ce nouveau moyen de communication était en outre seul à même de résoudre, aux moindres frais, le problème urgent du ravitaillement du pays en matières premières et, ce faisant, de permettre le développement d’une industrie naissante. Le chemin de fer était donc indispensable à l’essor de l’économie nationale », écrivait le Conseil fédéral à l’occasion d’une rétrospective historique sur l’évolution du rail en Suisse dans son message concernant le projet de loi sur les chemins de fer. « Il y avait lieu enfin de prévoir l’importance capitale du nouveau moyen de transport pour la défense nationale. »

La loi fédérale du 23 juin 1944 sur les chemins de fer fédéraux résume les principaux buts initiaux de manière concise : « Les CFF serviront les intérêts de l’économie et de la défense nationale. »

Mission de service public

Au cours du 20e siècle, la concurrence croissante de la voiture a de plus en plus mis le chemin de fer sous pression financière. Il a alors notamment fallu décider si ce dernier devait continuer à exploiter des lignes secondaires techniquement obsolètes, peu fréquentées et non rentables. Pour le Conseil fédéral, il était clair que la desserte de l’ensemble du territoire devait être assurée au sens d’une mission de service public. La nouvelle loi sur les chemins de fer de 1957 a jeté les bases des indemnités versées par la Confédération et les cantons aux compagnies ferroviaires privées. Avec le message de 1970 relatif à l’indemnisation des prestations de service public des CFF, des indemnités ont également été accordées aux CFF pour les prestations de desserte de base non rentables. Ces « prestations de service public » étaient ainsi définies comme une tâche essentielle des chemins de fer.

À partir des années 1970, le rail s’est vu confier des tâches dans le domaine de la politique énergétique et de la protection de l’environnement. Bientôt, il a également assumé un rôle central au niveau du transport de transit des marchandises, en veillant à ce que celui-ci se déroule dans le respect des riverains et de l’environnement. L’aggravation de la problématique du climat a mis en avant le rôle du train, en Suisse mais aussi dans l’UE, en tant que système de transport émettant aussi peu de CO2 que possible. Dans ce contexte, le Conseil fédéral a pris une décision importante le 22 juin 2022 : avec la « Perspective RAIL 2050 », il veut orienter le futur aménagement ferroviaire de manière à ce qu’il contribue autant que possible aux objectifs de la politique climatique.

OFT Actualités N°100 juin 2022

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