La chaussée roulante : une contribution importante au transfert route/rail du fret transalpin

La chaussée roulante apporte une contribution importante au transfert du transport de marchandises à travers les Alpes. Elle achemine quelque 105 000 camions et semi-remorques par an à travers les Alpes. Elle est appropriée pour les transports transalpins qui, pour des raisons logistiques, peuvent difficilement être entrepris en trafic combiné non accompagné. Un rapport du Contrôle fédéral des finances (CDF) a confirmé l’efficacité de la chaussée roulante et les efforts de l’Office fédéral des transports (OFT) visant à la rendre plus efficiente.

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La politique suisse de transfert vise principalement le transport ferroviaire sur de longues distances de semi-remorques, de conteneurs et de caisses mobiles (appelé transport combiné non accompagné [TCNA]), tandis que le transbordement de semi-remorques y compris leur véhicule tracteur et leur conducteur sur la chaussée roulante n’est visé qu’à titre complémentaire. Il existe cependant des transports qui ne peuvent guère être effectués en TCNA : l’acheminement de denrées périssables ou d’autres transports urgents, par exemple.

Entre 2011 et 2016, quelque 105 000 poids lourds et leurs chauffeurs ont utilisé chaque année la chaussée roulante entre Fribourg-en-Brisgau (D) et Novare (I), ainsi qu’entre Bâle et Lugano, soit une contribution d’environ 10 % au délestage du fret routier à travers les Alpes. Environ 77 000 camions retourneraient à la route en cas d’abandon de la chaussée roulante. Dans une évaluation publiée en février 2018, le Contrôle fédéral des finances a confirmé que la chaussée roulante est un instrument de transfert efficace. La chaussée roulante complète ainsi judicieusement le TCNA et les autres instruments de transfert que sont la redevance sur le trafic des poids lourds liée aux prestations, la Nouvelle ligne ferroviaire à travers les Alpes (NLFA) et la concurrence en fret ferroviaire.

Dans son rapport sur le transfert 2017, le Conseil fédéral a défini une démarche en trois étapes en vue du développement et de l’orientation future de la chaussée roulante :

  • L’OFT a conclu une convention-cadre sur la poursuite de l’offre jusqu’en 2023 avec l’exploitant de la chaussée roulante, RAlpin SA, qui se concentrera sur l’axe du Loetschberg-Simplon. Les subventions seront réduites d’un quart par rapport à 2016.
  • L’OFT a chargé RAlpin SA de présenter d’ici à 2019 un concept d’exploitation en vue de l’extension de l’offre sur l’axe du Saint-Gothard, y compris de nouvelles installations de transbordement au nord et au sud de la Suisse et l’acquisition de châssis-porteurs à plancher surbaissé. L’objectif est d’exploiter le gain d’efficience que permettent le nouveau tunnel de base et le corridor 4 mètres sur cet axe si l’offre de chaussée roulante se poursuit au-delà de 2023.
  • Dans le cadre du rapport sur le transfert 2019, le Conseil fédéral présentera au Parlement les documents nécessaires afin que ce dernier puisse décider de maintenir ou d’abandonner l’offre de la chaussée roulante à fin 2023. Conformément aux recommandations du CDF, il s’agit notamment de montrer en toute transparence les risques liés à la construction et à la desserte de nouveaux terminaux ainsi qu’à l’acquisition de nouveau matériel roulant à plancher surbaissé en vue d’une offre étoffée sur l’axe du Saint-Gothard.

 

Le rapport du Contrôle fédéral des finances confirme que les exigences de l’OFT en matière de gain d’efficience de la chaussée roulante sont justifiées et que la démarche adoptée en vue de la décision politique sur l’avenir de la chaussée roulante est judicieuse.

 

OFT Actualités No 58 Mars 2018

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